La Dentelière

D’avoir participé à cette cérémonie de libération des matriarches vous a profondément ému(e). Vous sortez de la clairière, accompagné(e) de la sorcière blanche et d’Octavia. L’ours bleu a emprunté un autre chemin que lui seul connaît. Vous savez qu’Octavia refusera de vous répondre alors vous posez votre question à la sorcière blanche :

“- Pourquoi Jenna m’a dit qu’elle ignorait ce que j’étais ?”

La sorcière blanche vous regarde et marque une pause. Elle hésite un instant, puis vous répond :

“- Lorsque tu regardes tes mains, que vois-tu ?

– Eh bien, des mains, répondez-vous en les regardant d’un air hébété.

– Que penses-tu être ?

– Comment ça ? Bah un être humain.

– Alors tu as ta réponse. Les choses sont parfois représentées telles que nous les concevons. Tout est une question de point de vue, et d’intime conviction.”

Vous vous apprêtez à poser la question suivante mais Octavia vous interrompt en pointant le doigt vers une petite chaumière au loin.

“- Jé clois qué cé laba.”

Elle vous dévisage ensuite :

“- L’aventoule né pas telminé. Les matlialches n’étaient qué oun albre qué cache ouna folêt. Ma la dame dé laba qué fait la coutul é va pouvoil té répondle à tes questions chiantes et nous dil qué sé qué faut fail aplé.”

Vous vous contentez d’acquiescer pour ne pas subir la répartie tranchante d’Octavia. La sorcière blanche sourit et vous reprenez la marche en direction de l’est, vers la chaumière à la cheminée fumante qui se trouve devant vous.

Vous arrivez à hauteur de la chaumière et apercevez la dame de votre vision. Elle est dehors en train d’effectuer des travaux de dentelle. Elle relève la tête et vous salue :

“- Vous voilà enfin. Je vous attendais. Allons à l’intérieur, nous serons plus tranquilles.”

Elle se lève et vous la suivez. Elle se dirige vers la porte et vous invite à entrer. Vous pénétrez dans la chaumière en premier(e), suivi(e) par Octavia et la sorcière blanche. La dame ferme la marche et s’adresse à la sorcière tout en fermant la porte : 

“- Installez-vous, je vous ai préparé un bon repas pour vous remettre de ces aventures.”

Elle se dirige vers le fond de la pièce et s’installe derrière une marmite pour commencer à vous servir de quoi manger. 

Vous prenez place autour d’une grande table de bois tandis qu’Octavia aide à servir les plats. La dame vous rejoint enfin et prend place avec vous autour de cette tablée modeste mais chaleureuse. Vous la dévisagez d’un air intrigué :

“- C’est vous que j’ai vue dans mes visions au cercle des pierres levées…

– Oui, c’est bien moi. Je suis la dentelière. Rassurez-vous mon enfant, vous êtes en sécurité ici. 

Octavia intervient :

– Moi jé aime bien la dontelle poulquoi mama é faisait aussi des tlouc oun po comme ça ma elle y tlicoutai des poul ovail avec les poils des chèvle.

La sorcière blanche sourit et pose sa main sur celle d’Octavia :

Je suis certaine que ta maman savait faire de très jolis pulls en poils de chèvre mais tu sais que la dentelière pratique un ouvrage différent.

– Ma bien soul jé soui pas stoupite comme même. Jé sais qué elle voit des tlouc.”

La dentelière regarde Octavia avec beaucoup de tendresse et un certain amusement, puis s’adresse à vous :

“- C’est l’art de la dentelle qui me permet de me connecter à certaines choses. Je ne pourrai pas vraiment l’expliquer mais c’est un peu comme si je voyais l’avenir à travers mes fuseaux. 

– Alors vous savez déjà ce qui nous attend ?

– Disons qu’il existe plusieurs éventualités, des chemins différents menant à plusieurs issues différentes. Je pourrai vous aider à ma façon mais quelque chose de puissant impacte les énergies de la forêt magique. La trahison de Zouné n’était qu’une partie de cette calamité. Le problème prend sa source plus profondément, dans les entrailles de la terre. 

– Que devons-nous faire ? Demandez-vous.

– Je ne peux influer directement sur le destin de la forêt magique. Et vous êtes l’élu(e) que ces lieux ont choisi pour déterminer le sort de ce monde. Je ne peux ni décider de ce qu’il convient de faire, ni le faire pour vous. 

– Alors quoi ? On est juste venu souper avec vous ? Et ensuite on va attendre sagement que tout se détraque ?

– Ne soyez pas désagréable, intervient la sorcière blanche.

Vous vous excusez. La dentelière vous prend la main :

– Le problème est le suivant : Des portails énergétiques s’ouvrent un peu partout, détraquant l’équilibre général de la forêt magique, laissant s’infiltrer parmi nous des monstres, des créatures malfaisantes et autres trolls. Leur caractère malsain est tel qu’il traverse les dimensions pour tenter d’affecter Vincenzo, celui qui veille sur nous depuis votre monde de mortels. Ils se servent des réseaux pour essayer de le déstabiliser, provoquant une forme de harcèlement moral, le faisant douter de tout au quotidien et provoquant des situations difficiles qui voudraient le mener à arrêter tout ce qu’il entreprend pour nous tous. Il est fort et bien entouré mais reste tout de même impacté. Du jour au lendemain, la forêt magique a subi une baisse de fréquentation, comme si les gens ne s’intéressaient plus aux jolies choses et perdaient l’envie de rêver. Vincenzo se bat tant bien que mal mais le constat est là, tout son univers semble disparaître peu à peu dans l’indifférence. Il a beau s’agiter dans tous les sens, crier à l’aide et montrer sa présence, de moins en moins de gens viennent à sa rencontre sur ce qu’il souhaiterait partager. Il est à deux doigts de tout abandonner…

– J’ai cru comprendre tout ça, mais il y a des détails que je ne comprends pas. Par exemple, quel est le rapport avec le fait que des monstres sortent des vitres ou encore le fait de recouvrir tous vos miroirs ? Demandez-vous en désignant un grand miroir au fond de la pièce recouvert par un drap.”

La dentelière regarde la sorcière blanche. Octavia détourne le regard, fuyant toute complicité dans ce secret. 

“- Je pense qu’il est temps, décide la sorcière blanche. Vous pouvez lui dire.”

La dentelière vous dévisage avec compassion, puis vous explique :

“- Mon enfant, le fait de couvrir les miroirs n’est en rien un mystère ici. C’est une protection. Un moyen de vous préserver VOUS, et de limiter les intrusions. Suivez-moi.”

Elle se lève et vous la suivez sous le regard intrigué d’Octavia et de la sorcière blanche. Elle s’arrête devant le grand miroir au fond de la pièce et en retire le drap qui le recouvre. Elle se place sur le côté pour vous laisser contempler votre reflet.

“- Que voyez-vous ?

Vous souriez naïvement en regardant votre reflet.

– Eh, bien… Moi. Je me vois, moi.

– Très bien, pouvez-vous me dire comment est votre visage ? La couleur de vos cheveux ? Si vous êtes une femme ? Un homme ? Votre taille ?”

Vous la dévisagez avec une certaine incompréhension. Vous revenez sur votre reflet. Vous regardez votre visage, vos cheveux, puis vous vous apprêtez à dire ce que vous voyez. Là, votre coeur commence à battre plus fort, votre gorge se noue peu à peu. Vous réalisez l’impensable : vous ne trouvez pas les mots. Vous êtes incapable de vous décrire. Votre bouche aimerait parler de ces cheveux brun tandis que des voix s’entremêlent dans votre esprit en affirmant qu’ils sont blonds, châtains, roux, gris.” 

Vous tentez de parler mais aucun mot ne sort de votre bouche. La dentelière vous voit paniquer et vous rassure aussitôt. 

“- Très bien, fermez les yeux. Respirez. N’ayez pas peur. Vous êtes en sécurité ici.”

Vous obéissez. La dentelière psalmodie quelques mots dans une langue que vous ne connaissez pas, puis vous parle :

“- Gardez les yeux fermés un instant. Ce que vous venez d’entendre est un sort de fermeture pour empêcher quiconque de s’introduire chez moi en utilisant ce miroir. Ce que vous allez vivre à présent risque d’être très déstabilisant pour vous mais nous avons confiance en votre potentiel et pensons pouvoir vous révéler ces choses. Avant d’ouvrir les yeux et de poursuivre, nous avons besoin que vous nous confirmiez votre confiance en nous. Hochez la tête si c’est le cas.”

Vous acquiescez, elle vous autorise à rouvrir les yeux. Vous êtes toujours là, devant ce miroir, à contempler ce reflet de vous que vous n’arrivez pas à décrire. La dentelière reprend son explication :

“- Vous avez déjà dû entendre à plusieurs reprises, depuis votre arrivée dans la forêt magique, que vous représentiez une multitude de personnes à vous seul(e). Eh bien, c’est vrai. Pourtant, il est facile pour nous de communiquer avec vous puisqu’à vous tous, vous ne faîtes qu’un. Tout ceci, c’est grâce à un véhicule, un corps artificiel alimenté par votre esprit, purement et simplement. C’est pour cette raison qu’il vous est impossible de vous décrire. Chacun d’entre vous perçoit son propre reflet, et vous ne disposez que d’une bouche pour vous tous. En réalité, le corps dans lequel vous vous trouvez se nomme “Le Voyageur”. 

Vous assimilez peu à peu toutes ces explications mais restez perplexe. Vous vous regardez dans le miroir sans vraiment comprendre.

“- Mais, alors, à quoi est-ce qu’on ressemble ?

– Êtes-vous prêts, tous ensemble, à découvrir le corps à travers lequel vous vivez cette aventure ?”

Vous opinez du chef. Elle sort une paire de ciseaux de couture :

“- Montrez-moi le bracelet de dentelle que vous portez au poignez gauche.”

Vous regardez votre poignet et réalisez qu’il porte un bracelet de dentelle que vous n’aviez encore jamais remarqué. La dentelière s’approche et glisse la lame des ciseaux dessous.

“- C’est lui qui vous empêche de voir votre réelle apparence pour ne pas vous perturber.3.2.1… “

Clic, les ciseaux coupent le bracelet. Elle le récupère et vous laisse vous contempler de nouveau. Vous restez figé(e). Votre reflet est incroyable et complètement différent. Vous ressemblez à un mannequin de tissus qu’on aurait habillé avec élégance. vous touchez votre nez, votre bouche. C’est stupéfiant. Ils sont bien là, vous les sentez parfaitement. Pourtant ce reflet n’a aucun visage.

“- Tout va bien ? Demande la sorcière blanche en essuyant délicatement la comissure de ses lèvres avec une serviette de table après avoir pris un peu de cette exquise nourriture.

Vous vous retournez vers elle.

Tout va bien. Mais vous, vous me percevez comment ? Comme cette poupée géante ou comme un être humain ?

– Comme ouna poupée. Au début c’est moi qué jé voulais t’habiller ma les autles ils ont pas aimé ton look qué jé t’avais cléé. Ma moi j’ai tlouvais rigolo lé maquilage é jé t’avai dessiné oun gueule poulquoi jé tlouvai angoissant qué tavais pas les zio poul mé légalder.

– Pourquoi avez-vous parlé d’un rituel de fermeture du miroir ? Mon reflet peut provoquer des choses ?

– Oui, explique la dentelière en se dirigeant vers la table tout en vous invitant à regagner votre siège. Les miroirs sont dangereux chez nous lorsqu’ils reflètent des humains. Pour la simple et bonne raison que lorsque vous vous contemplez, ce sont des centaines de personnes qui se contemplent en même temps. Et cette énergie peut ouvrir une fenêtre qui donnerait accès à notre monde à des individus malfaisants.

Les images de l’agression chez maman ours vous reviennent en tête.

– Donc, si je regarde mon reflet dans une vitre, à la lueur d’une bougie ?

– Alors, toutes les vitres de cet endroit deviennent des ouvertures, des failles, et sont capables de donner un accès sur notre monde à d’horribles personnages.”

Vous avez enfin les explications à tous ces événements. La dentelière se racle un peu la gorge, puis s’enquit :

“- Bien, à présent, si vous permettez, parlons des choses qui nous intéressent ici. Je peux accorder 1 question à chacun de mes visiteurs. Vous êtes trois autour de cette table. Choisissez bien votre question…”

Sans attendre, vous vous lancez et posez votre question :

“- Qui est le Nécromancien ? Et pourquoi est-il enfermé dans un miroir, sous la terre, au cercle des pierres levées ?”

Les yeux s’écarquillent, les bouches restent bée. Vous venez de sécher tout le monde avec cette question. La dentelière regarde la sorcière blanche qui semble lui demander du regard de ne pas donner suite à cette interrogation. La dentelière baisse les yeux :

“- Je suis navrée mais je n’ai pas le choix. Je suis obligée de répondre.”

Elle vous contemple avec un peu de tristesse dans le regard tandis que la sorcière blanche semble mal à l’aise :

“- Le Nécromancien fait partie du tout, comme chacun d’entre nous. N’avez-vous pas l’impression de m’avoir déjà vue dans votre monde ?

– Si. Vous ressemblez à une amie, Géraldine. Elle pratique elle aussi l’art de la dentelle mais elle ne voit pas l’avenir dans ses fuseaux.

– Et les matriarches ? Elles ne vous rappellent personne ?

– Si, bien sûr. Elles ressemblent à mes amies également : Annie, Jennifer, Audrey, Carinette. C’est toujours troublant mais à la fois ce monde est magique et comme il est protégé par Vincenzo, je me suis seulement dit qu’il les avait choisies pour leur ressemblance.

– Ce n’est pas vraiment ça. La forêt magique est une terre magique oui, mais bien vivante, et reliée à plusieurs dimensions. Les vivants et les morts peuvent parfois s’y croiser, se côtoyer. Cette terre est pleine de vie et de capacités diverses. Son écosystème est capable de s’adapter, de comprendre. Les arbres peuvent entendre vos prières. Le murmure du vent peut porter vos souhaits jusqu’aux cieux. Tout ici est interconnecté. Quant à nous, nous existons également entre deux mondes. Le véritable lien entre tout ça, c’est l’ours bleu. 

– Bien qu’il soit lui aussi une forme de projection, interrompt la sorcière blanche.

– Projection ? demandez-vous.

– Oui, confirme la dentelière. Une projection de l’esprit de Vincenzo. Tout le monde pense qu’il est le gardien de la forêt magique entre les mondes. Mais il en est le créateur. Chacun d’entre nous ici n’est que le reflet de l’amour qu’il porte à chacun des personnages que nous représentons. Ce qui signifie donc que nous ne ressemblons pas à vos amies, nous sommes un simulacre de ce qu’elles représentent pour Vincenzo. Le fait de nous placer dans la forêt magique indique qu’il a confiance en nous pour préserver ce lieu et, à la fois, qu’il souhaite nous protéger et créer un espace dans lequel nous pouvons être tout ce que nous souhaitons être. De la grenouille à Miss Marple avec ses beaux chapeaux, de la traitresse en tartare de grenouille, d’un mari jaloux en crapaud écœurant impitoyable et vorace. Chaque personnage ici a une raison d’être pour animer cet univers.

– Et l’ours bleu ? 

– L’ours bleu est une projection du coeur de Vincenzo lui-même. Il représente à la fois la créature qui veille sur lui, sur son royaume spirituel, sur nous tous. Il représente une part de lui… Souvenez-vous d’une illustration que vous avez déjà aperçue sur laquelle ils ne font qu’un.”

Vous réfléchissez un instant et cette image vous revient à l’esprit comme une évidence.

Vous comprenez enfin :

“- Donc… Le Nécromancien ?

– Oui, voici la réponse à votre question. Le Nécromancien a lui aussi été créé par Vincenzo. Il est une partie de lui également.

– Et pourquoi est-il enterré ? Comme s’il avait été banni ? Je l’ai rencontré durant le rituel d’ouverture de la clairière. Je me suis évanoui(e) et je l’ai vu. Il m’a dit que c’était vous qui l’aviez enfermé là, dîtes-vous en fixant la sorcière blanche.”

Cette dernière plisse les lèvres, démasquée. Elle baisse les yeux, puis raconte :

“- C’est exact. C’est moi qu’il l’ai enfoui sous le cercle des pierres levées. C’est là bas que reposent les êtres chers au cœur de Vincenzo et ceux qui ont contribué à la vie de ce monde si étrange… Le Nécromancien est une part d’ombre de Vincenzo qui lui a causé du tort à une époque plus reculée. Il a décidé lui-même de me créer, moi, la sorcière blanche, pour remplacer le Nécromancien. Vincenzo traversait une phase très sombre durant laquelle il a senti qu’il glissait peu à peu vers des ténèbres un peu trop profondes. Il s’est alors détourné de ses pratiques occultes de l’époque pour s’intéresser à la magie naturelle, aux éléments et aux choses plus positives. Tout le royaume de la forêt magique repose aujourd’hui sur ces fondations. Le nécromancien n’est pas mort, il est seulement en “quarantaine” si je puis dire. Il est enfoui dans un recoin de l’esprit de Vincenzo, sous la protection des ancêtres et de tout ce qui repose sous la terre du cercle des pierres levées. “

Vous vous sentez touché(e) par ces révélations qui vous permettent peu à peu de mieux saisir l’essence même de l’univers dans lequel vous progressez

“- Concrètement, demandez-vous, savez-vous à quel type de déséquilibre nous faisons face et comment y remédier ? Et si nous échouons ? Que se passera t-il ?

– J’ai répondu à votre question, désolée, je ne peux transgresser la règle.”

La dentelière regarde la sorcière blanche. Celle-ci, encore gênée par ces révélations, vous adresse un regard complice et s’enquit :

“- Sa question sera la mienne. À quoi faisons nous face exactement ?”

La dentelière acquiesce, acceptant de répondre :

“- La forêt magique subit un déséquilibre énergétique. Si on prend un peu de recul, par quoi est provoqué un déséquilibre ?”

La sorcière blanche soupire. Octavia intervient : 

“- Alora moi ma questionne à moi cé sélà qué jé vo oun indice déta pal poul nous aider à coplendl quésqué sé pass.”

La dentelière sourit, satisfaite de cette demande :

“- Je tisse quatre fils et pourtant la dentelle ne tient pas.
L’un est souffle et voyage sans forme.
L’un est braise qui danse et dévore.
L’un est onde qui berce et dissout.
L’un est pierre qui porte et enferme.
Mais sans le fil invisible, tout se défait.
Dis-moi le nom de ce fil qui ne brûle pas, ne coule pas,
ne souffle ni ne s’effrite… et pourtant fait tenir la trame.”

 

La Dentelière donnera votre réponse collective à Vincenzo pour accéder à la suite.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

error: Ce contenu est protégé par la propriété intellectuelle
Retour en haut